Intelligence émotionnelle & collective chez le dirigeant
Intelligence émotionnelle & collective chez le dirigeant : deux super pouvoirs qui vont faire la différence
Idées reçues contagieuses chez les dirigeants & managers
« Quand il s’agit du travail, les émotions, je les mets au placard », « On ne va pas se mettre à faire de la psycho ».
Quand vous parlez d’émotions à des dirigeants ou des managers, c’est souvent la panique ou un silence de plomb dans la salle.
Alors vous pouvez tenter de leur parler plutôt de l’intelligence collective, mais vous risquez là aussi de vous heurter à quelques résistances :
« L’intelligence collective, c’est bien joli, mais nos équipes n’ont pas le temps pour ça. Les délais sont serrés, la performance n’attend pas. On ne peut pas passer son temps à s’interroger ensemble et réfléchir. Il faut passer à l’action : faire mieux et plus vite. Ça peut marcher peut-être dans les grands groupes, mais ici, chacun sait ce qu’il a à faire. Pas le temps de discutailler ou de réinventer la roue… »
Alors, pourquoi les dirigeants de demain auraient-ils tant à gagner à revisiter ces deux capacités terriblement sous-évaluées ? Et à les défendre haut et fort ?
Commençons par l’intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle, c’est votre capacité à prendre conscience de vos propres émotions et de leur impact sur les autres. Gérer vos émotions est essentiel pour maintenir un climat de travail positif et serein.
Cela signifie que vous êtes capable de dire si quelque chose vous irrite autant que si quelque chose vous réjouit. Et cela s’applique à tous les membres de votre entreprise.
Vous êtes capable de reconnaître et de valoriser vos équipes sans limite. Et vous êtes également capable de dire clairement quand les comportements ou les résultats ne sont pas acceptables et comment cela impacte l’entreprise. Grâce à ces qualités de communication, vous générez du respect, des liens de confiance mutuelle et de l’envie de s’engager à vos côtés. Ce sont des ingrédients clés pour le collectif, tels que l’empathie, la confiance, le droit à l’erreur et l’autonomie.
Lorsque vous avez réussi à établir ce climat de confiance et que vous continuez à l’entretenir au quotidien, vous êtes prêts à accorder davantage de pouvoir à votre collectif. Vous êtes prêt à accepter que l’intelligence du collectif puisse faire la différence dans un contexte si tendu, si complexe, si imprévisible et si concurrentiel.
Déployer l’intelligence collective au sein de son système
Pour y parvenir, cela nécessite de diffuser cette intelligence émotionnelle dans tous les recoins de votre entreprise, à tous les niveaux de votre organisation et au-delà des murs, dans l’ensemble de votre écosystème, auprès de vos partenaires et de vos clients.
Concrètement, l’intelligence collective va s’avérer précieuse pour toute situation complexe et inédite que vous rencontrez au sein de vos différents services. Pour éviter de réagir par une rustine, vous devez repérer le problème de fond et la façon dont cela impacte votre système. C’est accepter de prendre du temps pour en gagner par la suite.
C’est créer des rituels au sein du collectif pour s’arrêter et revisiter ses pratiques et ses certitudes afin de viser l’apprentissage du système et d’aboutir à une amélioration.
À terme, dans un haut niveau d’intelligence collective, l’équipe sort d’une logique hiérarchique et directive menée par un manager pour basculer dans un mode participatif où celle-ci est au service de l’objectif commun et responsabilisée comme telle, et le manager adopte la posture du facilitateur, lui aussi au service de l’objectif commun.
Comment s’y prendre pour que cela soit viable malgré les contraintes du quotidien ?
L’intelligence émotionnelle comme l’intelligence collective reposent sur des compétences clés à acquérir : capacité d’écoute active, de questionnement, de prise de recul, de cadrage et d’animation de groupe, de régulation des échanges, de débriefing et de feedback, etc
Cela nécessite d’y accorder du temps et des moyens. Mais avant cela, il faut sortir de certains modèles mentaux au sein du collectif qui empêchent d’apprendre et de se réinventer à chaque nouveau défi.
Marie Rappenne – Intervenante à l’ESML